La valeur du sang de Christ
Quelle valeur a le sang de Christ aux yeux de Dieu pour qu'Il l'ait agréé comme rançon ! Combien tous ceux qui en bénéficient devraient estimer très haut ce prix précieux et rendre grâces ! (1 Pierre 1:18-19). Ce sang était celui de l'Agneau de Dieu, qui était le Fils éternel de Dieu, venu comme homme dans ce monde pour révéler pleinement Dieu et Le glorifier parfaitement par le don de Lui-même sur la croix. Il était seul à être un Agneau « sans défaut et sans tache ». Quel motif d'adoration : nous avons été rendus agréables dans le Bien-aimé en qui nous avons la rédemption par Son sang (Éph. 1:6,7 ; 1 Cor. 1:30 ; Col. 1:14).
À la Cène, la coupe de bénédiction que nous bénissons (= pour laquelle nous rendons grâces) est l'expression de « la communion du sang de Christ » (1 Cor. 10:16). La coupe est ici mentionnée en premier, avant le pain, comme le sang était versé en premier dans les sacrifices de l'Ancien Testament, mais contrairement à l'institution de la Cène (la coupe de Luc 22:17 ne fait pas partie de la Cène, mais accompagnait la Pâque juive). La coupe de bénédiction que nous recevons de Sa main (Lui a eu la coupe des souffrances) rappelle que toutes nos bénédictions reposent sur Son sang précieux. Ce sang, le prix le plus élevé qui puisse être payé, nous a acquis la purification de la conscience + rédemption + justification et paix + accès au sanctuaire de Dieu (1 Pierre 5:19 ; Héb. 10:19 ; Rom. 5:9 ; Éph. 1:7 ; Col. 1:20). Tout croyant est introduit pour toujours dans la « communion du sang de Christ » = il a part à ce sang versé et à toutes les bénédictions qui en découlent. C'est ce que nous exprimons avec joie et reconnaissance en buvant la coupe.
Lorsque nous sommes réunis pour annoncer la mort du Seigneur, et nous souvenir de Son sang versé, nous sommes naturellement conduits à adorer. Il peut y avoir adoration en dehors de la Cène (Jean 4:23), mais quelle occasion appropriée pour exprimer les sentiments de ceux qui sont sauvés par le sang !
Achetés pour Dieu
Il y a trois mots différents : délivrer (grec : lutromai) - acheter (grec : agorazô) - racheter (grec : exagorazô), et dans les trois cas il y a un prix payé.
Tite 2:14 : « ...rachetés de toute iniquité » (ce devrait être plutôt délivrés vu le grec lutromai). Le sang comme symbole du don de la vie de Jésus est tout autant une rançon qu'un prix d'achat.
Apoc. 5:9 : « tu as acheté pour Dieu par ton sang... ». La grandeur du prix payé par le Seigneur est au premier plan, mais ici le résultat essentiel est l'établissement d'une nouvelle relation de propriété. Dieu est le nouveau propriétaire et maître légitime. Le même mot « acheté » (grec : agorazô) est utilisé en 1 Cor. 6:20 et 7:23. Le prix n'est pas précisé, mais ne peut être que le sang de Christ.
Dans le rachat (grec : exagorazô), il s'agit d'une délivrance d'un état antérieur : Gal. 3:13 les Juifs sont rachetés de la malédiction de la loi ; Tite 2:14 ceux des nations sont rachetés de toute iniquité. En outre nous sommes délivrés du pouvoir des ténèbres (Col. 1:13) et de la servitude de la crainte de la mort (Héb. 2:15).
Voir aussi Actes 20:28, l'assemblée acquise aux prix du sang de Son propre Fils. Quel amour et quelle appréciation pour l'assemblée et pour Dieu ! Ce passage est le seul où Dieu est « l'acheteur ». Puissions-nous estimer et aimer davantage cette Assemblée si précieuse au cœur de Dieu - aimer plus ardemment le Père qui a livré Son propre Fils pour elle, et le Fils (a) qui a tout donné pour cette perle de grand prix et (b) qui s'est donné Lui-même dans toute la grandeur et la gloire de Sa personne, et (c) qui a donné Son sang et Sa vie pour elle
Les effets du sang de Christ
Outre la rançon et le prix payé pour notre délivrance, le sang a une efficacité bien plus étendue. Si nous comprenons mieux tous ces aspects, nous éprouverons une joie plus profonde et davantage de reconnaissance.
- Aspersion du sang et purification
L'aspersion exprime en premier lieu que le sang de Christ a parfaitement répondu aux saintes exigences de Dieu.
On a deux sortes d'aspersion : a) celle du sang du premier bouc sur le propitiatoire au grand jour des propitiations, et b) l'aspersion du sang sur des personnes (consécration des sacrificateurs en Exode 29:21 et purification des lépreux en Lév. 14:7), celles-ci se trouvant ainsi sous la protection de ce par quoi les exigences divines ont été pleinement satisfaites.
Comme pour la rançon, on retrouve dans ces deux cas la propitiation et la substitution.
Le sang du premier bouc typifie l'efficacité devant Dieu du sang répandu de Christ, lors de l'œuvre de propitiation à la croix. C'est le sang d'aspersion qui parle mieux qu'Abel (Héb. 12:24) : le sang d'Abel versé par Caïn criait vengeance (Gen. 4:8-11) tandis que le sang de Christ parle d'une parfaite propitiation, et ne parle donc que de grâce et de pardon.
L'aspersion du sang sur un individu symbolise le résultat de la foi en l'efficace de ce sang comme le décrit Héb. 9:13-14. Le but final de Dieu pour l'homme est l'aspersion du sang de Jésus Christ (1 Pierre 1:2). Cette aspersion est le dernier maillon d'une chaîne qui commence par notre élection selon la préconnaissance de Dieu le Père. La première activité de l'Esprit Saint dans notre âme est la « sainteté de l'Esprit » par laquelle l'âme est mise à part pour Dieu ; seulement alors elle est rendue apte à la foi (1 Cor. 1:30 ; 2 Thes. 2:13), premier fruit de la nouvelle vie d'« obéissance de Jésus Christ ». L'aspersion du sang de Jésus Christ forme le dernier maillon. Celui qui est sous l'aspersion du sang n'est plus sous le jugement de Dieu ; il est purifié de la souillure du péché (Rom. 3:25 ; Héb. 10:22).
Dieu voit pour ainsi dire sur nous l'aspersion du sang par lequel Il a été si grandement glorifié et ne découvre plus aucune injustice en nous. Le sang l'a couverte. L'aspersion du sang n'opère pas un renouvellement comme le fait la nouvelle naissance, mais elle met fin à notre conduite antérieure comme pécheur et nous introduit dans une position de pureté en contraste avec notre manière précédente de vivre et avec le monde. Celui qui a perdu cela de vue dans sa vie de foi pratique marche au déshonneur du Seigneur et à son propre détriment (2 Pierre 1:9.
La purification par le sang est un fait unique qui n'est pas renouvelé (Héb. 1:3), et qui a une valeur éternelle. Les sacrificateurs de l'Ancien Testament ne recevaient l'aspersion du sang qu'une fois, lors de leur consécration. Il n'y a pas de ré-aspersion du sang de Christ sur le croyant dans l'Écriture. 1 Jean 1:7 (le sang de Jésus Christ nous purifie de tout péché) ne parle que du principe et non pas de la vie de foi pratique.
- Lavage
Dans l'Ancien Testament le lavage est toujours à l'eau, jamais avec le sang. Il y avait beaucoup de lavages à l'eau (lavage des vêtements en cas d'impureté, lavage des sacrificateurs en entier avant leur consécration, et de leurs pieds et mains à chaque entrée dans le sanctuaire ; Exode 29:4 et 30:19 et Lév. 11:25,40). Cette distinction de deux sortes de lavage pour les sacrificateurs se retrouve en Jean 13 pour les disciples : il y a (a) le lavage de tout le corps, un bain, Jean 13:10, qui évoque la purification du cœur et de l'âme, et n'a lieu qu'une fois ; ce n'est pas la nouvelle naissance elle-même, mais la purification de la souillure morale, 1 Cor. 6:11 et Tite 3:5 ; toutes les souillures de la vie antérieure sans Dieu sont enlevées ; le baptême inclut aussi ce symbole (Actes 22:16 ; 1 Pierre 3:21). Mais le lavage des pieds et des mains (b) est à renouveler continuellement, pour la souillure contractée par le croyant dans la vie journalière dans ce monde méchant et pécheur. Ces lavages ont lieu par l'eau, c'est-à-dire par la Parole de Dieu selon Éph. 5:26.
La signification de ces lavages a été manifestée après la rédemption par Christ, mais certains croyants de l'Ancien Testament avaient déjà compris plus que ce qui était alors révélé (David, Ps. 51:2,7 ; comparer Lév. 14:4-6 et Nombres 19:6,9 ; Ps. 51:18,19 et Héb. 9:9,10).
Notre purification initiale au début de la vie de foi a lieu par le sang (de Christ) et par l'eau (la Parole de Dieu). Le sang donne lieu à aspersion pour une purification judiciaire de notre culpabilité. Le lavage d'eau produit notre purification morale de la souillure du péché.
L'aspersion du sang et le lavage d'eau vont ensemble pour donner la liberté d'accès aux lieux saints, en pleine assurance de foi (Héb. 10:22, où il s'agit de la foi en l'œuvre de Christ, et non pas de l'expérience journalière du croyant). À la consécration des sacrificateurs (Lév.8) le lavage d'eau précédait l'aspersion du sang ; en Héb.10 l'aspersion du cœur vient en premier, car le règlement de notre relation avec Dieu par la foi en l'œuvre de Christ précède notre purification morale ; en 1 Cor. 6:11 on a l'ordre véritable : purification morale (lavés), puis œuvre du Saint Esprit envers nous (sanctifiés), puis justification devant Dieu.
Seul Apoc. 1:5 parle que nous sommes lavés par le sang. Apoc. 7:14 parle de croyants ayant lavé leurs vêtements dans le sang de l'Agneau. Les vêtements sont d'habitude une figure de la marche pratique, mais ici ils symbolisent la position de ces saints comme rachetés. Le fait qu'ils ont lavé eux-mêmes leurs vêtements exprime la nécessité de leur foi. L'appel de Jérémie (4:14) à laver son cœur était un appel à la repentance et à la confession.
Le sang a aussi pour effet la sanctification (Héb. 13:12), qui va plus loin que le lavage et la purification. Ces deux derniers délivrent du mal, tandis que la sanctification conduit à Dieu.
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